Recommandations et réglementations Revue #9

Que contiennent-ils ?

La composition des aliments de l’enfance est soumise à une double réglementation : celle des aliments courants, mais aussi une règlementation spécifique très contraignante. Cette dernière impose une composition quantitative et qualitative répondant aux besoins nutritionnels spécifiques et au développement physiologique des nourrissons et enfants en bas âge jusqu’à 3 ans, et une sécurité accrue tenant compte de leur sensibilité et leur fragilité.

Des exigences en terme de composition nutritionnelle

Pour les aliments céréaliers, elle fixe les doses de protéines, lipides, glucides, sodium, calcium, vitamines A, B1 et D ; et la présence de gluten doit être indiquée. Les aliments de l’enfance ne doivent également contenir « aucune substance dans des proportions susceptibles de nuire à la santé des nourrissons et des enfants en bas âge ». Des limites maximales sont ainsi indiquées pour éviter tout risque d’excès d’apport en vitamines (A, E, C et groupe B) et minéraux (potassium, calcium, magnésium, fer, zinc, cuivre, iode, manganèse).

Un très haut niveau de sécurité

Les conservateurs, colorants et édulcorants, hormones et arômes non naturels (à l’exception de l’éthylvanilline) sont interdits. Un nombre très limité d’autres additifs est autorisé : 53 pour les aliments infantiles contre 400 pour les aliments courants. Les contaminants sont extrêmement contrôlés : concentration en pesticides proche de 0 (< 4-8 à 10 μg/kg selon les substances, limites de détection analytique ; limite jusqu’à 500 fois plus stricte que celle des aliments courants) ; pour

les nitrates, une limite exigée 10 à 20 fois plus stricte : < 200 mg/ kg (aliments courants : 2 000 à 4 500 mg/kg) ; une surveillance imposée pour de nombreux toxiques (dioxine, hydrocarbures, métaux lourds, aflatoxines…). Des garanties spécifiques sont exigées concernant les contenants : interdiction du bisphénol A (perturbateur endocrinien) dans les matériaux au contact direct des aliments depuis janvier 2013 (appliquée aux aliments courants en juillet 2015), de certains phtalates comme plastifiants. Des garanties microbiologiques : surveillance stricte des contaminants microbiologiques, en particulier pour Listeria monocytogenes, Salmonella et Cronobacter sakazakii (par ex., pour valider l’absence de listéria, 10 échantillons doivent être analysés au lieu de 1 pour les aliments courants) ; traitement thermique pour stérilisation.

De multiples contrôles, du producteur au produit fini

Afin d’obtenir des produits répondant aux obligations réglementaires et aux besoins de sécurité des plus petits, le cahier des charges des fabricant est exigeant : producteurs dédiés sous contrat, audités régulièrement, sélection des terrains de culture, respect de la liste de pesticides interdits , nombreux contrôles (165 tout au long de la production : 100 sur les matières premières, 50 en cours de production, 5 sur les emballages, 10 sur le produit fini).

nutri09-fig2

Fait-maison et aliments spécifiques : complémentaires

L’alimentation fait-maison, recommandée… à condition de respecter les spécificités du petit enfant 

Comme pour les aliments de l’enfance, l’alimentation fait-maison destinée aux tout-petits doit répondre à des critères de qualité sanitaire et de composition nutritionnelle. Cela implique de cuisiner spécifiquement, en respectant l’équilibre alimentaire et les rations selon l’âge de l’enfant. Le petit enfant avant 3 ans ne peut pas en effet manger comme le reste de la famille (portions, quantité de nutriments…). L’alimentation adulte est trop riche en protéines, sel, sucre, mais n’est pas assez riche en acides gras essentiels. Et la perception des saveurs n’est pas la même chez le petit enfant et l’adulte (ajouts de sel ou sucre ne sont pas nécessaires). Cuisiner pour les enfants implique aussi d’utiliser des produits de base de qualité, d’une grande fraicheur, dénués de résidus toxiques et avec des teneurs en additifs contrôlées.

Les aliments de l’enfance, une alternative utile, facile, en toute sécurité 

Pour les parents, c’est l’assurance de donner à leur enfant :

  • une alimentation adaptée en qualité et en quantité ;
  • répondant à ses besoins nutritionnels, à ses capacités physiologiques et à ses capacités de mastication (textures adpatées aux tranches d’âge conseillées) ;
  • avec un encadrement très stricts des toxiques, contaminants et additifs ;
  • proposant une variété de choix toute l’année, ce qui est parfois difficile à appliquer avec le fait-maison.

Les aliments infantiles contribuent aussi à prévenir le passage trop rapide à une alimentation de type adulte, non adaptée.