Les 1 000 premiers jours de vie couvrent une période de développement cruciale pour l’enfant. Une alimentation adéquate en quantité et qualité est alors particulièrement importante tant en termes d’apports énergétiques et en macronutriments qu’en micronutriments. Il est par exemple maintenant montré que la diète du jeune enfant va influencer l’expression de ses gènes via des mécanismes épigénétiques.
Les carences en micronutriments chez l’enfant
Les carences en micronutriments ne sont pas rares chez le jeune enfant, en particulier concernant certains micronutriments comme le fer, le zinc, l’iode, les oméga-3 ou encore les vitamines C, B9, B12 ou D. Il est donc important de connaître les situations alimentaires en lien avec différents types de régimes et qui sont à risque de carence en micronutriments afin de les prévenir. Ces situations sont décrites dans la revue très complète de Panzeri et al. publiée en 2024 dans le journal Current Obesity Reports.
Régimes d’exclusion et risques associés
Différents types de régime d’exclusion et risques de carence en micronutriments associés sont décrits dans le tableau.
À noter que des supplémentations peuvent être recommandées en fonction du régime alimentaire suivi et des risques de carence associés (plus de détails dans la publication).
Prévention des carences
Dans l’ensemble, la plupart des carences en micronutriments peuvent être prévenues durant les 1 000 premiers jours de vie grâce à des conseils nutritionnels, à l’enrichissement des aliments ou à une supplémentation. Une supplémentation en temps opportun peut avoir un effet favorable sur le développement de l’enfant. Les professionnels de santé peuvent identifier certaines situations de carence. Cependant, la teneur en micronutriments peut être modifiée par les modifications climatiques (augmentation des températures et du CO2 atmosphérique), réduisant le rendement global des aliments riches en micronutriments (fruits, légumes, poissons et noix). D’autre part, la consommation croissante d’aliments raffinés et transformés ainsi que de boissons sucrées contribue à un apport inadéquat en micronutriments.
Ainsi, une nutrition adéquate au cours des 1 000 premiers jours de vie, à travers des conseils corrects, spécifiques et précis, pourrait être favorable à un meilleur développement de l’enfant et à la prévention des maladies cardiovasculaires ultérieures.
Référence : Panzeri C et al. Potential Micronutrient Deficiencies in the First 1000 Days of Life: The Pediatrician on the Side of the Weakest. Curr Obes Rep 2024 ; 13 : 338-51