La choline et l’acide docosahexaénoïque (DHA) sont des nutriments essentiels au développement cérébral et rétinien ainsi qu’au maintien de leur fonctionnement au cours de la vie. La choline est un acide aminé qui joue un rôle clé pour le transport des lipides (sous forme de phosphatidylcholine), les structures membranaires des cellules (sous forme de phosphatidylcholine et de sphingomyéline), la neurotransmission (comme acétylcholine). Elle est aussi impliquée dans le groupe de donneur de méthyle, qui intervient de façon large en biologie. Le DHA est un acide gras polyinsaturé à très longue chaine de la famille des omégas 3. Ses rôles dans la neurogénèse, l’activité synaptique et la neurotransmission sont maintenant bien identifiés. De plus, le DHA est impliqué très largement dans la biologie humaine avec des implications dans la signalisation cellulaire, le métabolisme lipidique, le fonctionnement des membranes cellulaires, l’inflammation, etc. Les apports recommandés en choline et calculés à partir des teneurs moyennes du lait de mère sont entre 0 et 6 mois de 125 mg/j, et entre 7 et 12 mois de 150 mg/j.
Développement cérébral et visuel
Les études qui ont associé les taux sanguins de DHA maternels ou fœtaux avec le développement cérébral, visuel sont nombreuses. Le DHA est considéré chez le nourrisson comme un acide gras essentiel car les capacités de synthèse du nourrisson ne sont pas suffisantes en raison d’une immaturité enzymatique et compétitivité enzymatique des voies de synthèse et entre les oméga 3 et 6. Ce caractère essentiel implique un apport exogène. DHA et choline sont en partie synthétisés par l’organisme, mais de façon insuffisante et la diète alimentaire doit nécessairement en contenir.
Des études récentes se sont intéressées aux interactions entre DHA et choline. Des recherches évaluant les processus de développement cérébral ont révélé que des combinaisons spécifiques de nutriments avaient un impact sur les fonctions cérébrales. Ainsi, sur des modèles murins de stress par séparation maternelle, la supplémentation combinée en DHA et choline a un effet bénéfique sur la neuro-inflammation et le stress oxydatif cérébral. Des effets similaires ont été montrés chez le rat, le chien ou le cochon en cas de supplémentation au cours de la grossesse. Il semble même que la supplémentation combinée ait des effets bénéfiques supérieurs à des effets simplement additifs, notamment au cours de la grossesse.
Principaux AGPI des séries omégas 3 et 6.
Capacités de mémoire améliorées
Afin d’explorer la relation entre la nutrition du nourrisson et les performances cognitives, Cheatham et al. ont collecté et analysé des échantillons de lait maternel à 3-4 mois de post-partum puis testé les capacités de mémoire de l’enfant à 6 mois. La mémoire de reconnaissance des nourrissons était meilleure en cas de concentration plus élevée en DHA et en choline dans le lait de mère. Ainsi, ces différentes études apportent des preuves d’une interaction synergistique entre choline et DHA dans le développement neuro-cognitif et oculaire de l’enfant.
Conclusion
Les auteurs rappellent que dans la population américaine, les apports en DHA et choline sont inférieurs aux recommandations et que des populations à risque telles que les femmes enceintes ou allaitantes ont des besoins encore supérieurs. Les nourrissons allaités ont des apports en acides gras à très longues chaines et en choline via le lait de mère. Les préparations pour nourrissons doivent en contenir pour assurer une croissance et un développement normal de l’enfant. En Europe, la composition des préparations pour nourrisson est très encadrée. À partir de 2020, la législation imposera les modalités du Tableau 1 pour la choline et les acides gras polyinsaturés.
Référence
• Mun JG, Legette LL, Ikonte CJ, Mitmesser SH. Choline and DHA in Maternal and Infant Nutrition: Synergistic Implications in Brain and Eye Health. Nutrients 2019 ; 11. pii : E1125. doi : 10.3390/nu11051125.