La consommation excessive de protéines est associée à une croissance plus rapide, une augmentation de l’adiposité et à un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé, favorisant l’obésité de l’enfant. À l’inverse, la régulation des apports protéiques dans les produits laitiers notamment ne doit pas se faire en diminuant de façon concomitante les apports en calcium ou en fer.
Excès de protéines dès 9 mois
Campbell et al ont décrit de façon longitudinale les apports en protéines d’une cohorte d’enfants australiens (cohorte InFANT, recrutée à Melbourne) entre 9 mois et 5 ans. Au total, les données de 381 enfants ont été analysées.
Il apparait que dès 9 mois, la moyenne de la consommation de protéines (29,7±11 g/j) est très largement au-delà des apports recommandés en Australie (14 g/j), et ces apports ne font qu’augmenter jusqu’à 5 ans. Il en est de même pour le calcium avec une consommation excessive (643±251 mg/j pour des recommandations de 270 mg/j). Également visibles dans cette enquête, les apports en fer étaient, eux, en dessous des recommandations, quel que soit l’âge (à 9 mois : 9,3±4,8 mg/j pour des recommandations de 7 mg/j ; à 18 mois : 6,5±2,4 mg/j pour des recommandations de 4 mg/j).
À 9 mois, la source majeure de protéines était les formules infantiles ainsi que les produits laitiers, céréales, viandes, lait de mère. À 18 mois, ces produits représentaient entre 66 % et 71 % des apports en protéines. À noter que la consommation de cookies et gâteaux était aussi une source notable de protéines entre 3 et 5 ans.
Détecter les mauvaises habitudes
Les auteurs ont cherché à identifier les aliments cibles pour réduire les apports protéiques. Il en ressort que l’allaitement maternel doit être encouragé et que la consommation de lait de vache standard (riche en protéines et pauvre en fer) doit être évitée. Certains produits carnés, trop gras, riches en sel et pauvres en fer (saucisses, nuggets, etc.) peuvent aussi être supprimés. Les auteurs insistent aussi sur l’importance de dépister au plus tôt les mauvaises habitudes nutritionnelles, car les apports protéiques à 9 et 18 mois prédisaient les apports à 5 ans.
L’étude Nutri-Bébé 2013 a également démontré que les apports en protéines des enfants français sont très au-dessus des apports recommandés, jusqu’à 4 fois plus que nécessaires entre 18 et 36 mois.
En France et en Europe, les aliments de l’enfance sont élaborés par des industriels soumis aux réglementations européennes strictes ainsi qu’à des bonnes pratiques de fabrication. De ce fait les taux protéiques sont surveillés pour assurer le bon développement de l’enfant tout en les préservant d’excès.
Références
- Campbell KJ, Abbott G, Zheng M, McNaughton SA. Early life protein intake: food sources, correlates, and tracking across the first 5 years of life. J Acad Nutr Diet 2017 : 117 : 1188-97.
- Etude Nutri-bébé. Archives de pédiatrie. http://nutri-bebe-sfae.com/