Identification des facteurs de risque de surpoids
L’obésité est un problème majeur de santé publique. En France en 2006, 3,5 % des enfants de 3 à 17 ans étaient obèses et 18 % étaient en surpoids alors qu’ils n’étaient que 5 % en surpoids en 1980 (1). Au Royaume‑Uni, plus de 22 % des enfants de 4 à 5 ans étaient en surpoids ou obèses en 2012-2013.
La détection précoce des enfants en surpoids et la prévention en anténatal et dès les premiers mois de vie sont des points clés pour lutter contre l’augmentation de l’obésité. Plusieurs facteurs de risque du surpoids dans la petite enfance ont été identifiés : un surpoids maternel avant la grossesse, la consommation tabagique lors de la grossesse, un gros poids de naissance (plus de 4 kg) et une augmentation rapide du poids chez un nourrisson. Différentes études ont en effet estimé qu’entre 25 et 33 % des nourrissons grossissent trop vite au cours des 6 premiers mois de vie. Agir sur ces différents facteurs pourrait être un des moyens de diminuer l’incidence du surpoids. Plusieurs essais randomisés ont évalué des interventions précoces pour prévenir le surpoids et l’obésité des nourrissons et des jeunes enfants.
Une étude publiée dans Maternal and Child Nutrition en 2015 (2) a analysé les essais publiés entre 1994 et 2013 qui ont évalué l’impact de différentes interventions précoces (en période anténatale et jusqu’à 2 ans). Au total, 27 essais ont été analysés. Ces études ont testé plusieurs types d’intervention.
Interventions comportementales
La majorité des interventions comportementales avec plusieurs composantes montraient un effet positif sur la nutrition des nourrissons et sur le comportement alimentaire. Des actions sur les interactions parentales et l’éducation semblent bénéfiques sur la réduction des comportements sédentaires, l’augmentation de l’activité physique précoce, la consommation de légumes, la réduction de la consommation de sucreries et du temps passé devant la télévision et les écrans, avec pour certaines études, un impact sur l’indice de masse corporelle (IMC) dans l’enfance par rapport au groupe contrôle. Une guidance maternelle sur les comportements et réponses alimentaires et des stratégies de réassurance avec des conseils spécifiques pourraient constituer des modalités de prévention efficaces.
Interventions sur l’allaitement
Certaines interventions ont consisté à promouvoir l’allaitement maternel et la lactation. Des études épidémiologiques ont en effet montré que l’allaitement maternel était un facteur protecteur d’obésité ultérieure chez l’enfant et l’adolescent. Plusieurs études confirment l’efficacité de ce type de mesure sur le nombre d’enfants allaités et la durée de la lactation. Trois études se sont intéressées à l’impact des préparations pour nourrissons et de suite sur le poids des enfants. La vélocité de croissance pondérale était inférieure en cas de consommation de formules à teneur réduite en protéines comparée à des formules riches en protéines, et ce à 6, 12 et 24 mois. Deux autres études ont montré que les nourrissons sous hydrolysats avaient un IMC inférieur (2).
Des stratégies préventives précoces efficaces
Le développement de stratégies préventives précoces de l’obésité paraît très important, surtout pour les familles à risque. Une alimentation adaptée comprenant la promotion de l’allaitement maternel, une formule infantile à faible teneur en protéines, des apports limités en viande, des apports caloriques totaux adaptés à l’âge et une guidance maternelle pour adapter la réponse alimentaire sont des mesures qui semblent efficaces (2).
POUR EN SAVOIR PLUS
1. Haute autorité de santé (HAS). Surpoids et obésité de l’enfant et de l’adolescent. Recommandations de bonne pratique.
2. Redsell SA et al. Systematic review of randomised controlled trials of interventions that aim to reduce the risk, either directly or indirectly, of overweight and obesity in infancy and early childhood. Matern Child Nutr 2015. doi: 10.1111/mcn.12184. Epub ahead of print.