Peut-on agir sur le QI par des interventions précoces lors du développement de l’enfant ? Ce sujet fait encore débat… Pour tenter de répondre à cette question, des auteurs de l’Université de New York ont analysé les résultats des études contrôlées randomisées issues de la Database Of Raising Intelligence (DORI).
Ils ont retenu les études évaluant l’impact de la supplémentation alimentaire et de différentes actions d’éducation précoce des bébés et enfants en bas âge, dans une population en bonne santé. Ces études, portant sur un total de 37 773 enfants de 0 à 5 ans, utilisent pour la plupart le test d’intelligence de Fagan, valide pour prédire les facultés cognitives à long terme.
Concernant l’impact de la supplémentation :
- Les résultats les plus probants concernent la supplémentation en acides gras polyinsaturés à longue chaîne (AGPI-LC) oméga-3 (acide eicosapentaénoïque, EPA, et acide docosahexaénoïque, DHA) chez les femmes enceintes ou allaitantes et chez les nourrissons, évaluée par 12 études. La supplémentation des mères tout comme l’utilisation de laits infantiles contenant 0,2 à 0,5 % d’AGPI-LC n-3 augmentent le QI de plus de 3,5 points lors de l’enfance. L’ajout d’acide arachidonique (AGPI-LC n-6) ne semble pas augmenter ce résultat. Les auteurs rappellent le rôle des AGPI-LC dans le développement du système nerveux central, et les bénéfices de ces acides gras essentiels observés chez les enfants ayant un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), ou encore la mise en évidence d’une activation du cortex préfrontal gauche chez des enfants supplémentés en AGPI-LC.
- Le fer est connu pour intervenir dans les processus d’attention et de mémorisation, mais l’impact direct sur le QI de la supplémentation en fer lors de la grossesse ou chez l’enfant dans les études de la base DORI n’est pas bien démontré. Cela reste à étudier.
- De même, les études sur les vitamines du groupe B montrent des résultats contradictoires, qui doivent être réévalués par d’autres études d’intervention. Les auteurs rappellent les résultats d’études chez l’animal ayant mis en évidence le rôle de la vitamine B6 dans le développement neuronal.
POUR EN SAVOIR PLUS
Protzko J et al. How to make a young child smarter: evidence from the Database Of Raising Intelligence. Perspectives on Psychological Science 2013 ; 8 : 25-40.