Les expériences positives, tant chez les parents que chez l’enfant, liées à l’introduction d’aliments solides dans la petite enfance sont importantes pour apprécier les aliments. Ainsi, pendant la période de diversification, le comportement alimentaire des parents et celui de l’enfant peuvent se renforcer mutuellement et constituer une opportunité durant laquelle les parents peuvent influer sur le comportement alimentaire futur de leur enfant.
Van Vliet et al. se sont intéressés au comportement maternel observé durant ces premiers moments de diversification, lorsque la mère propose à son enfant les premières bouchées de légumes.
Pour ce faire, ils ont filmé, à domicile, les premiers repas de diversification du nourrisson, pendant 2 jours consécutifs au cours desquels les premières bouchées d’aliments solides ont été proposées. L’échantillon était composé de 246 mères-enfants. Il s’agissait chaque fois d’un premier bébé. L’âge moyen des nourrissons était de 4,5 mois et les mères avaient 31 ans en moyenne. Les interactions mère-enfant autour de l’alimentation étaient enregistrées et analysées. Le comportement alimentaire « sensible » de la mère correspondant à sa réactivité aux signaux d’alimentation de l’enfant et à sa sensibilité générale, ainsi que ses ressentis positifs et négatifs étaient notés. En outre, la quantité de légumes mangée par le nourrisson était pesée et il était demandé à la mère si, selon elle, son enfant appréciait les légumes ou non.
Un premier repas décisif ?
Les résultats ont montré une certaine stabilité du comportement de la mère, ainsi que de la consommation de légumes par le nourrisson et de son goût pour les légumes, entre la première et la deuxième séance.
En outre, au cours du deuxième repas, l’alimentation sensible et l’affect positif de la mère étaient associés positivement à la consommation de légumes du nourrisson. Ces associations étaient pratiquement absentes lors du premier repas.
Enfin, l’appréciation des légumes par le nourrisson au cours du premier repas prédisait positivement le comportement alimentaire « sensible » de la mère lors du deuxième repas, suggérant que la première réponse de l’enfant peut influencer le comportement de la mère.
Dans l’ensemble, la mère et l’enfant semblaient plus proches l’un de l’autre lors du deuxième repas que lors du premier.
L’influence maternelle à ne pas négliger
Ainsi, il est très intéressant de constater que le comportement et le ressenti maternel, et ce, dès les premières bouchées, peuvent avoir un effet sur la consommation de légumes du nourrisson, ces comportements et ressentis étant bidirectionnels.
Les études futures pourraient inclure des observations multiples sur des périodes de temps plus longues. De tels résultats pourraient alimenter les programmes de prévention visant à optimiser les expériences d’alimentation pendant la période de diversification.
RÉFÉRENCES
1. Van Vliet MS, Mesman J, Schultink JM et al. Baby’s first bites: Association between observed maternal feeding behavior and infant vegetable intake and liking. Appetite 2021 ; 165 : 105316.