Diversification Revue #17

L’OMS recommande un allaitement exclusif durant les 6 premiers mois de vie avec une diversification à 6 mois (à noter qu’en France, le début de la diversification est recommandé entre 4 et 6 mois). La diversification est une période importante qui va à la fois apporter au nourrisson les nutriments dont il a besoin et lui faire découvrir de nouveaux goûts et textures alimentaires. Il s’agit d’une étape importante dans le développement de l’enfant.

Du fait maison au tout fait

On oppose classiquement 2 types de préparations infantiles : ce qui est fait maison par les parents ou les personnes s’occupant du nourrisson et les produits « tout faits » que l’on trouve dans le commerce. La composition de ces produits tout faits répond à des normes strictes en termes de composition afin d’être adaptée aux besoins du nourrisson à chaque âge. Il existe maintenant un très grand nombre de produits sur le marché, avec des textures et consistantes différentes pour chaque âge. Ainsi, selon l’étude de Maslin, près de 479 produits de « baby food » sont disponibles au Royaume-Uni et 657 aux USA.

Plusieurs questions se posent sur ces préparations toutes-faites : sont-elles suffisamment variées ? quel goût ont-elles ? quel est leur profil nutritionnel ? les nutriments sont-ils facilement assimilables ? y a-t-il des produits toxiques ? quels effets sur la santé à long terme des enfants ayant consommé ce type de préparation peut-on attendre ? etc. Dans ce contexte, Maslin et al se sont intéressés aux données et preuves disponibles sur ce sujet et ont publié récemment leurs résultats dans la revue Nutrition Research Review.

Recours aux préparations industrielles

En Europe, les produits préparés industriellement sont largement utilisés. Au Royaume-Uni, l’utilisation de préparations toutes faites est très fréquente, presque 1 mère sur 2 en donnant au moins 1 fois/semaine à son nourrisson. Il existe cependant de grandes hétérogénéités en fonction des régions. En France, les préparations commerciales représentent environ 28 % de l’apport énergétique des nourrissons entre 6 et 11 mois et seulement 1 nourrisson sur 4 ne consomme jamais de produits commerciaux.

Goût et perceptions des ingrédients

De nombreux travaux ont porté sur la diversité de l’alimentation en cas de préparation maison ou toute faite ainsi que sur les préférences alimentaires des nourrissons ou des enfants ultérieurement. Actuellement, ces recherches ne montrent pas de différence claire et soulignent le fait que le développement du goût et des préférences est un mécanisme très complexe et multifactoriel.

Contenu nutritionnel

Il est très difficile de comparer la composition du fait maison et des produits commerciaux. De façon générale, il apparaît que la consommation en sel et sucre est trop élevée chez les enfants américains notamment après l’âge de 6 mois, soulignant l’importance d’apporter des produits pauvres en sucre et en sel aux nourrissons, comme l’exige la réglementation sur la nutrition infantile en Europe.
Concernant les apports en graisse, en micronutriments, minéraux (fer, calcium, magnésium, zinc, potassium) ou vitamines, aucune différence franche n’a été trouvée entre les 2 types de préparations.

En conclusion

Les préparations commerciales sont maintenant largement utilisées dans les pays développés. Elles ont des avantages : pratiques, suivent la réglementation nutritionnelle pour que les nourrissons aient des apports adéquats et les offres sont variées.

La règlementation est établie, en Europe, sur la base d’avis et/ou de rapports scientifiques reposant sur des données scientifiques généralement admises telles que :
– Les rapports (ou avis) du Comité scientifique européen de l’Alimentation humaine (SCF).
– Les rapports (ou avis) de l’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA).

 

Références

  • Maslin K, Venter C. Nutritional aspects of commercially prepared infant foods in developed countries: a narrative review. Nutr Res Rev 2017 ; 30 : 138-48.
  • OMS. Alimentation du nourrisson et du jeune enfant. Juillet 2017 ; aide-mémoire N° 342. http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs342/fr/