Le zinc est un oligo-élément essentiel qui joue un rôle important dans de nombreux processus biologiques de l’organisme humain. Au niveau du système immunitaire, le zinc participe à la production de cellules immunitaires, à la réponse immunitaire et favorise la cicatrisation des plaies. Le zinc est par ailleurs crucial pour la croissance et le développement en particulier pendant l’enfance, l’adolescence et la grossesse. Il est nécessaire pour la synthèse des protéines et l’ADN, ainsi que pour la maturation sexuelle. Sur le plan neurologique, il joue un rôle dans la fonction cognitive, notamment la mémoire, la concentration et l’apprentissage. Enfin, le zinc participe à de nombreux processus métaboliques et a des propriétés antioxydantes.
De nombreuses sources alimentaires
On trouve du zinc dans de très nombreux aliments : viande, poisson, œufs (notamment le jaune), légumineuses, graines et noix, produits laitiers, céréales et de façon moindre dans certains légumes comme les pois, les champignons, les épinards.
Zinc en excès
Son absorption et son excrétion sont contrôlées et ajustées, comme pour la plupart des aliments. Il n’y a pas de stockage tissulaire, ce qui limite le potentiel d’accumulation de concentrations toxiques de zinc. Cependant, si le zinc est ingéré en quantités excessives soit de façon unique soit de façon chronique par le biais de suppléments, il peut altérer les métabolismes du fer, du cuivre, des lipoprotéines ou du cholestérol, et peut également être à l’origine de troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements notamment) (1).
Apports de référence
Selon l’EFSA, les apports de référence chez les nourrissons sont de 2,9 mg/j sans données sur la limite maximale d’apport puis augmentent jusqu’à 4,3 mg/j à 3 ans avec un maximum d’apports (avant d’éventuels effets indésirables) à 7 mg/j (2). Cependant, ce taux limite supérieur d’apport est extrapolé des données adultes.
Marena Ceballos-Rasgado et al. (1) ont récemment publié une métanalyse des recommandations sur le niveau d’apport en zinc à partir duquel des effets secondaires peuvent être observés chez l’enfant de 0 à 3 ans, dans un contexte où les compléments alimentaires sont de plus en plus fréquemment utilisés.
Les effets indésirables
Les auteurs ont retenu 62 études ayant évalué les possibles effets indésirables de l’apport en zinc chez les enfants de 0 à 3 ans, avec des apports en zinc allant de 3 à 70 mg/j (mais inférieur à 20 mg/j dans la plupart des études). Les auteurs ont notamment montré que la supplémentation en zinc pouvait avoir un effet délétère sur les taux de ferritine sérique, le récepteur de la transferrine sérique, la concentration plasmatique et sérique en cuivre ou encore l’hémoglobine. Beaucoup d’autres paramètres comme la protéine C-réactive, la superoxyde dismutase érythrocytaire, la protoporphyrine de zinc, le cholestérol sanguin ou l’anémie par carence en fer n’étaient cependant pas modifiés par des doses élevées de zinc.
Certains effets indésirables — notamment des nausées, vomissements, douleurs abdominales, constipation et plus rarement de la somnolence — de la supplémentation en zinc ont été observés, mais leur impact clinique n’est pas très clair. Au global, les données synthétisées par les auteurs de cette méta-analyse pourront être utilisées pour réaliser une analyse de dose-réponse afin de mettre à jour les directives actuelles des d’apport limite maximal en zinc chez les jeunes enfants.
RÉFÉRENCES
1. Ceballos-Rasgado M, Lowe NM, Mallard S et al. Adverse Effects of Excessive Zinc Intake in Infants and Children Aged 0-3 Years: A Systematic Review and Meta-Analysis. Adv Nutr 2022 ; 13 : 2488-519.
2. https://multimedia.efsa.europa.eu/drvs/index.htm