L’agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail (Anses) a publié en juin 2019 la réactualisation des repères alimentaires du Programme national nutrition santé (PNNS) pour les enfants de 0 à 3 ans. Les connaissances actuelles basées sur des recherches scientifiques entre la consommation alimentaire et la santé des enfants de moins de 3 ans étant insuffisantes, l’Anses a dû se baser sur les pratiques actuelles et les recommandations des sociétés savantes pour actualiser ce PNNS.
Entre 5 et 18 mois : l’éveil gustatif
La diversification alimentaire demeure une étape de transition amenant l’enfant d’une consommation exclusive de lait maternel ou de préparations infantiles vers une alimentation dite familiale. La période comprise entre 5 et 18 mois semble être une fenêtre particulièrement favorable pour faire découvrir à l’enfant un maximum d’aliments, en particulier des légumes qui sont les aliments les moins bien acceptés lorsque l’enfant est plus âgé.
L’excès de contrôle parental est contreproductif
L’avis rappelle qu’un consensus émerge de la littérature : la restriction favorise la préférence pour les aliments dont l’accès est restreint. La pression et l’injonction de manger seraient également contreproductives. Ces pratiques réduisent les capacités de l’enfant à autoréguler ses apports alimentaires et sont associées à plus de comportements « difficiles ».
Conclusion
Au total, l’Anses préconise maintenant de :
– débuter la diversification alimentaire entre 4 mois et 6 mois (révolus) ;
– répéter l’exposition des enfants à une variété d’aliments ;
– introduire des aliments de texture non lisse à partir de 8 mois et pas après 10 mois ;
– d’accorder de l’importance au contexte du repas, notamment en évitant d’exposer les enfants aux écrans ;
– respecter les signaux de faim et de rassasiement de l’enfant, quel que soit son âge ;
– ne pas introduire de façon précoce les aliments riches en sucres, de type confiseries, boissons sucrées ou gâteaux et de limiter leur consommation afin de favoriser des habitudes alimentaires saines à l’âge adulte.
Par ailleurs, l’Anses insiste sur la teneur particulièrement élevée en sucres de certains aliments comme les biscuits ou les biscottes que des enfants consomment en grande quantité. En l’absence de recommandation sur les teneurs en sucres des aliments pour jeunes enfants, l’Agence recommande aux parents d’être vigilants et de limiter ce type de produits dans l’alimentation de leurs enfants.
Référence
• Anses. Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à l’actualisation des repères alimentaires du PNNS pour les enfants de 0 à 3 ans. Saisine n° 2017-SA-0145. 12 juin 2019.