L’étude Nutri-Bébé SFAE (1), menée auprès de 1 188 mères d’enfants âgés de 15 jours à 3 ans, a mis en évidence des déséquilibres nutritionnels au regard des recommandations avec :
– à partir d’un an, 80 % des enfants ont des apports insuffisants en matières grasses,
– entre 2 et 3 ans, les trois quarts des enfants sont en manque de fer
– après 1 an, 95 % des enfants ont des apports excessifs en sel
– entre 2 et 3 ans, les enfants ont quatre fois trop d’apports en protéines.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (2), une alimentation inadaptée au cours de la petite enfance est, pour le reste de la vie, un grand facteur de risque de maladie, mais aussi de mauvais résultats scolaires, de perte de productivité, de retard dans le développement intellectuel et social ou d’affection chronique.
C’est pour ces raisons que la Réglementation des aliments de l’enfance existe en France depuis plus de 40 ans, est harmonisée en Europe depuis plus de 20 ans et est définie suite à des évaluations scientifiques tenant compte des besoins et aussi de la fragilité des enfants de moins de 3 ans en assurant la sécurité des produits qui leur sont destinés (3).
Une réglementation très stricte
Les aliments de l’enfance sont soumis à une réglementation très stricte qui encadre les critères de composition qualitatifs et quantitatifs (énergie, protéines, glucides, lipides, vitamines et minéraux), mais aussi de sécurité, correspondant à deux niveaux de réglementation qui s’additionnent (3) :
– La réglementation générale des aliments courants qui fixe les règles applicables aux denrées alimentaires destinées à l’ensemble de la population.
– La réglementation des aliments de l’enfance qui fixe les règles spécifiques applicables aux aliments destinés aux nourrissons et enfants en bas âge de la naissance à 3 ans.
Cette réglementation européenne est établie sur la base d’avis et/ou de rapports reposant sur des données scientifiques tenant compte des besoins nutritionnels et de la fragilité des tout-petits telles que (3) :
– les rapports ou avis du Comité scientifique européen de l’alimentation humaine (SCF)
– les rapports ou avis de l’Agence d’évaluation européenne de sécurité des aliments (EFSA)
Des règles drastiques pour protéger les plus fragiles
Pour garantir un haut niveau de protection aux nourrissons et aux enfants en bas âge, au regard de leur immaturité physiologique et fragilité particulières, les aliments pour bébé sont soumis à des règles supérieures à celles des aliments courants telles que, par exemple (3) :
– Un emploi interdit des conservateurs, colorants, édulcorants, arômes artificiels (sauf vanilline),
– Une teneur en pesticides proche de 0 (< 1 µg/100 g pour la plupart des pesticides),
– Une teneur très faible et maîtrisée en nitrates (< 20 mg/100 g), soit des seuils 10 fois plus stricts que l’alimentation courante.
165 contrôles
Les industriels doivent donc respecter l’ensemble des exigences réglementaires pour obtenir des produits finis conformes, ce qui implique des contrôles importants.
En moyenne, 165 contrôles lors de la production des aliments destinés aux tout-petits (4) :
– majoritairement sur les matières premières,
– au cours de la production,
– sur les matériaux d’emballages ou au contact du produit,
– sur le produit fini.
Seulement 53 additifs sont autorisés (400 dans les aliments courants), et zéro conservateur, colorant, édulcorant ou arôme artificiel (sauf vanilline).
Les matières premières doivent subir une sélection stricte, les seuils de résidus de pesticides à respecter sont jusqu’à 500 fois plus stricts que pour aliments courants. Et pour les nitrates, les seuils sont 10 fois plus stricts que pour les aliments courants (4).
Les aliments de l’enfance sont soumis à une réglementation stricte, à des critères de composition quantitatifs et qualitatifs qui correspondent aux besoins nutritionnels de l’enfant.
La sécurité et la qualité des aliments de l’enfance les rendent plus adaptés aux besoins et à la fragilité des tout-petits que les aliments destinés aux adultes.
Vous retrouverez sur ce site un e-learning intitulé Les aliments spécifiques pour bébé : qualité et sécurité
Références
• Etude Nutri-Bébé SFAE 2013, volet CREDOC.
• www.who.int/features/qa/57/fr
• Rapport du groupe PNNS sur les lipides. Septembre 2009
• Nutrition de la petite enfance n°9 – décembre 2013